Tor des géants 2014 jusqu'au 186è km...

Date de publication : 21 sept. 2014 20:20:20

J'ai pris part à une épreuve extraordinaire. Je ne suis pas allé au bout mais elle restera parmi mes meilleurs souvenirs sportifs.

Mais ce n'est ni la longueur de l'épreuve ou son apparente démesure qui m'auront marqué. A la mi-course, tout allait bien et je n'étais pas en souffrance du tout.

Je profitais pleinement du "voyage". On vous souhaite "Bon voyage" au départ de chaque poste de ravitaillement. Cela suffit à montrer l'esprit du Tor.

Le parcours comprenant des difficultés variées, des cumuls de dénivelés positifs et négatifs hors normes, des altitudes de haute montagne (on est souvent au-dessus de 2500m), des paysages aériens plus époustouflants les uns que les autres, m'ont permis de mesurer toute la chance que j'avais d'être là et de pouvoir croquer à ce point dans ma passion du trail en montagne, de prendre conscience de la force qu'on peut avoir et de la fragilité à laquelle on est exposé.

C'est aussi un grand voyage intérieur où on prend aussi le temps de réfléchir, de se vider de tout ce qui peut polluer l'esprit pour revenir sur terre ragaillardi, la tête remise en ordre pour reprendre une vie normale avec ceux qu'on aime et au boulot. Alors, non, je n'ai pas pu arriver au bout mais que c'était grand, que c'était fort et que c'était beau! De plus, l'organisation était au top et l'ambiance générale extraordinaire.

Le passage le plus technique aura eu raison de moi... une fois de plus, puisque c'est ce genre de technicité qui m'a aussi poussé à l'abandon à l'Echappée belle l'an dernier.

J'ai un genou droit fragilisé (2 opérations il y a plus de 20 ans). Lorsque le parcours devient trop technique, à savoir lorsqu'il s'agit de tronçons chaotiques de roches et de blocs où il est nécessaire de plier la jambe au-delà d'un certain angle pour passer l'obstacle et que ces tronçons sont très longs (plusieurs km), je perds beaucoup de temps car je bloque sur l’obstacle pour engager presque systématiquement la "mauvaise" jambe et plier la "bonne", d'autant plus si le genou droit commence à enfler et si je perds tout le déjà peu de confiance que j'ai en lui. Le problème qui s'en suit est que l'autre jambe qui compense paie aussi l'addition et dans ce cas, une douleur le long du tendon externe qui remonte au-dessus de la cheville gauche est apparue et m'a encore ralenti.

Au lac di Vargno, j'avais déjà perdu du temps sur mon avance par rapport à la barrière. Quelques km plus loin, c'était cuit... Je n'avais plus qu'à rallier le prochain ravitaillement et capituler. J'étais hors délais et - un peu - blessé.

Mais je sais être bon joueur.... Je sais que c'est aussi grâce à ces opérations que je me suis mis à la course à pied et que j'ai découvert le plaisir du trail et du trail en montagne... Je suis donc heureux de pouvoir faire cela. Est-il encore possible d'espérer faire mieux? Difficile à dire... Il est certain que certains dégâts ne se régénèrent pas, que le temps fait son oeuvre et pas toujours une bonne mais certains types de renforcement peuvent l'aider, le rendre plus stable et surtout l'épargner. Des séances de proprioception de plus en plus ciblées et des assouplissements des chaînes musculaires (notamment à l'arrière de la jambe) peuvent contribuer à envisager d'autres voyages sans aller trop loin... Je n'y accorde pas encore assez d'attention.

En attendant, je vais encore rendre compte du Tor quelques fois sur Captrail. Aujourd'hui, je mets mes photos en ligne (légendes et repères en mode diaporama).

Dans quelques jours, une petite vidéo et un peu plus tard un récit plus détaillé.

Après tout, rien ne presse...

Eric - 21/09/2014